Phasage de haute précision, impact limité
Compte tenu de l’importance de l’aéroport de Paris-Orly – un terminal unique composé de quatre zones : Orly 1 – 2 – 3 – 4, trente compagnies aériennes, 33 millions de passagers par an et 627 vols par jour en moyenne – le temps est une donnée essentielle. Véritable tour de force logistique, le chantier confié au groupement d’entreprises comprenant Colas a dû être mené en 14 semaines. Au plus fort des travaux, 650 à 800 personnes ont travaillé sur le site et plus de 150 engins et autres poids lourds furent utilisés : fractionneuses, raboteuses, pelles de démolition, bulls, niveleuses, scraps, finisseurs, alimentateurs etc.
Résultat : un impact limité pour la trentaine de compagnies aériennes présentes puisque à peine 10 % des 55 à 60 000 vols prévus au cours de ces quatorze semaines ont eu à subir des modifications.
Économie circulaire, chantier responsable
Défi technique et logistique, le chantier est aussi un challenge environnemental. Dans une logique d’économie circulaire, Colas s’est fixé, avec le Groupe ADP, un objectif ambitieux : recycler sur place l’intégralité des 185 000 mètres carrés de dalles de béton qui composaient l’ancienne piste. Chacune étant épaisse de 40 centimètres, l’ensemble représente tout de même 235 000 tonnes de béton…
Une fois passé au concasseur, le matériau réemployé est appelé à une nouvelle vie. Traité au liant hydraulique, une grosse moitié du béton – 125 000 tonnes – structure la nouvelle piste. 49 000 autres tonnes font l’objet d’un traitement ad hoc qui permet d’élaborer le matériau drainant nécessaires aux tranchées d’assainissement. L’essentiel des volumes restants est réutilisé pour le béton d’enrobage des réseaux multitubulaires, l’excédent étant revalorisé sur d’autres sites.
Poussant la logique circulaire jusqu’au bout, les équipes de Colas ont installé trois usines à ciel ouvert sur le périmètre pour traiter les anciennes dalles, évitant ainsi d’interminables convois et limitant l’impact environnemental du chantier. Concrètement, une première centrale de concassage brise les blocs et les transforme en grave à béton de granulométrie variable. La deuxième produit les différents matériaux traités et les bétons utilisés dans le processus de reconstruction tandis que la troisième fabrique l’enrobé destiné à recouvrir la piste au cours de la dernière phase du chantier. Un exemple de responsabilité environnementale : le recyclage de l’ancienne structure permet ainsi d’éviter la circulation de 13 000 semi-remorques, 6 500 pour l’évacuation vers une décharge et 6 500 autres pour acheminer les matériaux dans la zone.
Un défi opérationnel hors du commun : il y a fort à parier que les équipes à l’œuvre sur le site d’Orly s’en souviendront longtemps…